Virginia WOOLF – Orlando

Virginia WOOLF : Orlando (1928)

En gros : CHEF D’OEUVRE ABSOLU. CULTE. CULTISSIME. (= catégorie WOW, haut du panier).

Orlando est une oeuvre à part dans la bibliographie de Woolf. Roman, biographie fictive & fantaisiste, satire, poème, c’est tout ça à la fois. Orlando est au début du livre un beau jeune homme vivant à l’ère élizabéthaine (XVIème siècle, Angleterre), il est un des préférés de la cour, et est promis à un brillant avenir. Il tombe amoureux d’une princesse russe, traverse les époques, se réveille un matin et découvre qu’il est devenu une femme, observe le monde changer, évoluer, et lui/elle rester étrangement fidèle à lui/elle-même.

Comment je l’ai eu entre les mains: passionnée absolue de Woolf, je me suis carrément acheté une édition anglaise de ses romans les plus importants (un magnifique pavé de plus d’un millier de pages…aux éditions Wordsworth), et Orlando faisait partie de cette sélection.

Le souvenir que ça m’a laissé: immense souvenir. C’est drôle, intelligent, fascinant, magistral. Ce texte a une identité très forte, à l’origine Virginia Woolf l’a écrit comme une récréation de ses oeuvres plus « sérieuses », elle s’autoparodie, réfléchis sur la notion de genre (récurrente dans son oeuvre en général), sur le monde littéraire. J’ai beaucoup ri et j’ai été émue jusqu’à la moelle.

Je le recommande : pas à tout le monde. Je pense que Virginia Woolf est un auteur qu’on aime ou … pas. Orlando est un texte déconcertant, d’une richesse absolue; je le recommande d’abord aux amateurs de textes curieux, hybrides, littéraires, et également aux passionnés d’androgynie. Ce livre est à l’opposé de l’image de dépressive qu’on a d’elle tant c’est piquant; je le conseillerai donc aux fâchés, ceux qui ont lu un ou deux romans d’elle et qui n’ont pas accroché, qui se sont dit « mais il ne se passe rien là-dedans ». Cette deuxième chance peut peut-être vous faire changer d’avis.

♦ Je l’ai lu en VO et ne sait donc pas ce que vaut la traduction française. La version originale est savoureuse.

Un texte d’une richesse exceptionnelle, à relire, à relire encore & encore…

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21 commentairesLaisser un commentaire

  1. Moi aussi je suis une inconditionnelle de Virginia Woolf. De ses romans, il me reste encore « Entre les Actes » et celui-ci à lire, je pense que ce sera pour cette année.

  2. Idem, je suis une inconditionnelle de Woolf, toute son oeuvre me parle. Merci pour ce billet. 🙂

  3. J’ai oublié de dire que le nouveau design du blog est superbe ! Félicitations !

    P.S. : Je bous d’impatience car j’ai une liste d’envies de lectures longue comme le bras et mardi j’ai décidé de m’octroyer une journée sur Montpellier, avec passage obligé par ma librairie préférée, à savoir Sauramps Odysseum… autant dire que je prévois de ramener quelques petites choses ! :p
    Pour moi rien de tel que de flâner sans me presser au milieu des bouquins en lisant les résumés au hasard des couvertures qui m’attirent l’oeil, ah la la vivement mardi !!!

  4. je l’ai lu il y a très longtemps et je pense qu’à l’époque je n’avais pas tout saisi, pourtant j’en garde un bon souvenir, il faudrait donc que je le relise…

  5. Je l’avais déjà noté chez Titine… là, c’est juste plus possible, il faut que je le lise !!

  6. je n’ai jamais lu Virginia Woolf, je l’avoue, ce billet m’intrigue et le livre m’attire… C’est le but non ? 🙂

    • Complètement 😉 Mais je conseille plutôt de débuter par To the Lighthouse (Promenade au phare), qui est plus accessible pour se familiariser avec l’écriture de V. Woolf.

  7. Titine (Plaisirs à cultiver) insiste beaucoup sur ce côté dépressif trop souvent dépeint et qui l’insupporte. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ton billet qui me donne sacrément envie de rouvrir « Orlando », commencé puis laissé de côté comme je n’avais pas le temps de me plonger sérieusement dedans (et il est hors de question de le lire dans le métro – 10 mn, 1 couloir 3 mn hop j’ai fini !). Pourrais-je éventuellement l’ajouter au recap des billets sur « Orlando » que j’ai fait pour le challenge que j’organise ?

    • oh il faut que je lise ses billets alors…!
      bien sûr, tu peux ajouter ce billet au recap sur Orlando, ça me ferait plaisir! c’est clair qu’Orlando n’est pas un livre qu’on peut lire dans la précipitation entre deux sorties de métro, ça se sirote et s’apprécie comme un bon café.
      et je vais en profiter pour m’inscrire, c’est malin de me dire que tu organises un challenge sur elle, je ne peux pas résister maintenant 😉 ça me fera une bonne excuse pour continuer d’explorer sa bibliographie. j’en ai lu déjà pas mal, mais je ne m’en lasse pas.
      merci beaucoup d’être passée par ici!

  8. Avec plaisir 🙂 Je note alors ton inscription, tu as toute l’année pour lire ce qui te fait envie ou voir des adaptations (livres de Woolf, livres sur Woolf, livres autour de Woolf et de ses personnages, films ou pièces dérivés des uns et des autres). Je vais ajouter le lien de ce pas ! Je suis ravie d’avoir découvert ton blog, c’est un vrai plaisir !

  9. ça y est j’ai actualisé le lien (si tu le cherches tu le retrouves en cliquant à gauche sur le logo de Woolf sur mon blog)… un peu en retard, mais j’y suis ! ouf !:)

    • Merci Lou (pour le compliment & le lien)! A bientôt pour ma première vraie participation au challenge.

  10. Ouououh une fan de VW, et en VO!!! J’ai lu Promenade au phare en français,et Mrs Dalloway en VO, et je veux continuer!!!Quand je pense qu’il me reste tous les autres à lire, quel bonheur.

  11. Je disais justement à Lilly que je ne savais pas trop quel livre lire de Woolf, et dans mes hypothèses il y avait Orlando! En plus du bien que l’on m’en a dit, ton billet me donne follement envie de le lire, il a l’air génail et sacrément original! Je pense que je vais tenter la lecture en VO, c’est passé avec Mrs Dalloway donc bon… 🙂

    • Bien le bonjour et merci pour ta visite!
      Je ne peux que t’encourager à lire Orlando, et en VO en plus, je t’envie de le découvrir pour la première fois 😉

  12. Moi aussi je suis une inconditionnelle de Woolf et en particulier d' »Orlando ». J’ai tout lu mais en français, pas assez sûre de mon niveau d’anglais pour me lancer dans un V.O. (mais j’aimerais bien). Heureuse de trouver des adeptes de cette écrivain géniale au grès de mes balades dans la blogosphère ces derniers jours (je pense en particulier à Delphine). On ne parle pas assez de l’humour ravageur de Virginia Woolf qui s’allie souvent à une certaine cruauté et une douce nostalgie.

  13. Ah, une autre amatrice d’Orlando, mais bienvenue!
    La première fois que j’ai lu V.W en VO j’ai cru que j’allais m’arracher les cheveux tant j’avais du mal, et puis aujourd’hui je suis parfaitement à l’aise. C’est avec la pratique qu’on prend confiance 😉
    Et le plaisir de lire son écriture, sa musicalité, en langue originelle, ça vaut les efforts.
    Je suis d’accord, son humour est un aspect qu’on ne met pas souvent en avant chez elle et c’est dommage. Son intention stylistique pour « Orlando » était satirique (d’après sa correspondance), pour les autres y compris pour elle-même, il y a beaucoup d’autodérision, elle se moque de ses tics d’écriture, c’est vraiment extraordinaire.
    Tu as vu l’adaptation de Sally Potter? Superbe…!
    Je vais de ce pas sur ton blog.

  14. Non, je n’ai pas vu l’adaptation mais j’ai vu la bande-annonce sur Internet et je me disais que je devrais me le procurer. Je n’ai vu aucune adaptation des livres de Virginia Woolf : je me méfie pas mal des adaptations ratées (toujours plus pauvres que les images que se fabrique le lecteur). Par contre, j’avais beaucoup aimé « Les heures », le film et aussi le livre qui mettait en scène Virginia Woolf et d’autres femmes à d’autres époques (même si le faux nez de Nicole Kidman était un peu ridicule). Je n’ai pas écrit grand chose sur Virginia sur mon blog (un peu plus sur Babelio): il est parfois difficile de parler des auteurs qui nous touchent le plus.

    • J’ai une grande méfiance aussi des adaptations, des films inspirés de, etc. Alors j’étais très sceptique au début pour Orlando, et c’est extrêmement réussi.
      J’ai écrit un billet sur « Les heures », sur lequel j’avais travaillé à l’université. Mon avis est très mitigée, de très bons éléments, la mise en abyme de Mrs Dalloway, et la caricature de VW.

  15. Je viens de lire ta critique du film et j’ai laissé un commentaire. C’est drôle : moi aussi j’ai fait un travail universitaire sur Virginia Woolf. C’était un mémoire sur la Hogarth Press car à ma connaissance il n’y avait aucun livre en français sur le sujet, j’ai adoré faire ce travail (et la très bonne note que j’ai eu n’était que la cerise sur le gâteau).


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