Sur le marketing du livre et le book trailer

On voit fleurir depuis quelques années des « book trailer » qu’on pourrait traduire par « bande annonce d’un livre ». Des publicités vidéos inspirées de la bande annonce promouvant un film, histoire d’avoir un outil marketing de masse. Cette pratique ne s’est (heureusement?) pas généralisée à tous les titres qui sortent, seulement ceux qui ont déjà un potentiel commercial.

♦ Si au départ c’était très américain ou plus largement anglophone, on commence à en voir des francophones. Je voulais comparer deux exemples tirés de mes deux dernières lectures, publiées au sein de la même maison d’édition américaine Knopf (vidéos en anglais).

♦ Mode marketing pour le dernier roman d’Anne RICE : Angel Time (L’heure de l’ange).

♦ Mode sobriété pour le premier roman de Tania JAMES : Atlas of Unkowns (L’atlas des inconnus).

Visible sur le site de l’auteur : ici.

♦ Il y a donc de tout, dans les book trailers, comme il y a de tout dans une librairie, pour tous les publics.

→ Mais ma curiosité reste intacte : le but de cette démarche est de donner envie de lire le bouquin en question, et de l’acheter. Est-ce que ça marche vraiment? Est-ce que l’attention du lecteur/client potentiel est vraiment attirée par un book trailer? Cette espèce de quatrième de couv’ en vidéo ne dessert-elle pas au contraire? Concrètement : avez-vous déjà craqué pour un livre avec un book-trailer? Personnellement non…

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Sur l’Espresso Book Machine et l’avenir des librairies

C’est en farfouillant des articles sur l’avenir des librairies (question qui m’intéresse de près puisque j’ai travaillé et j’espère travailler à nouveau dans une librairie…) que je suis tombée sur ça : la Espresso Book Machine, dite EBM.   

La vidéo est en anglais, mais on peut comprendre le fonctionnement de la bête sans maîtriser la langue de Shakespeare 😉 

♣ Je suis ultra partagée par cette invention et les possibilités que ça engendrerait si elle se diffusait plus largement. A ce jour il y en a moins d’une centaine en fonctionnement, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.  Elle coûte la bagatelle de 70 000 Euros, ça calme.

♣ Même si je vois plein d’avantages techniques comme effectivement une rentabilité optimum entre le coût de production et le prix de vente (on peut exploser la marge pratiquée je pense, d’après le chiffre de revient proposé dans la vidéo), la place économisée, un catalogue dématérialisé, plus de stock à gérer, et aussi plus de personnel à payer… C’est très pratique, marketing, développement durable (car qui dit impression à la demande dit plus de retours, plus de destruction de livres au pilon) et tout ce qu’on veut.

♦ Mais je frissonne en même temps car ça serait à terme la mort des librairies. J’essaye d’imaginer la chose : au lieu de plusieurs étages pour certaines, ou plus modestement une pièce pour d’autres, des rayons entiers de livres, des êtres humains pour conseiller, on aurait un box avec une machine. Pourquoi ne pas faire un système de paiement par carte bleue, comme pour l’essence ou les films, pendant qu’on y est? Un distributeur de livres, en libre service, 24h/24, 7j/7.

♦ Est-ce que ça correspond vraiment au désir de consommation de la population? Est-ce comme ça qu’on veut accéder au savoir, à la culture ou au divertissement? La rapidité, la rentabilité, le « je claque des doigts et ça tombe »?

♣ Une cohabitation me semble plus réaliste et concevable : je n’arrive pas à imaginer la disparition totale et brutale des librairies. Les disquaires disparaissent, d’accord, et certaines librairies ferment ou ont du mal à équilibrer leur trésorerie, mais les chiffres sont là : les livres se vendent encore. Comme il existe des librairies spécialisées en éditions anciennes, pour un public de bibliophiles, de collectionneurs, et des librairies de livres neufs, pour un très large public, peut-être que cette invention se cumulera à ce qui existe déjà sans détruire.

→ Votre avis m’intéresse! (Libraires, lecteurs, clients, …)

Madame Bovary dans Playboy ou le choc des cultures

Vu sur Livres Hebdo (magazine et site professionnel très utile pour toutes celles et ceux qui veulent travailler dans le  secteur du livre, librairie, édition, bibliothèque) : une actualité pour le moins hétéroclite! J’adore ce mélange inattendu des cultures :

Madame Bovary en couv' sur le Playboy de Septembre 2010 - Cliquez sur la photo pour voir l'article originel de Livres Hebdo

What?! A l’occasion de la sortie d’une nouvelle traduction de ce chef d’oeuvre de la littérature française et même mondiale, Playboy en publie un extrait. Pour rester dans la cohérence éditoriale et ne pas trop s’éloigner des centres d’intérêts libidineux du lectorat, il s’agit d’un extrait « soigneusement » choisi : Emma et son amant Rodolphe partent faire une balade à cheval et patatra. S’ils avaient voulu faire les choses en grand, ils auraient pu choisir un autre extrait bien plus sulfureux, la fameuse scène du fiacre, mais bon on ne peut pas exiger de la subtilité littéraire chez Playboy…

→  Je suis une fervente flaubertienne, et je ne partage pas du tout les propos de cette « soi-disant » grande dame qui est l’auteur de cette nouvelle traduction. Mais cette actualité était tellement surprenante et hétéroclite, je ne pouvais pas ne pas poster dessus.

Votre avis?

Published in: on 27 août 2010 at 16 h 51 min  Comments (9)  
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Rentrée littéraire 2010 volume 2 : les extraits

Les premières pages de quelques nouveautés de cette rentrée 2010, littérature française comme étrangère, du connu et du moins connu, il y en a pour tous les goûts ici!

Une lectrice © Pierre-Yves Dallenogare

Je remercie le photographe Pierre-Yves Dallenogare pour m’avoir accordé la permission d’utiliser sa photographie pour illustrer ce billet.

Published in: on 3 août 2010 at 15 h 32 min  Laissez un commentaire  
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Rentrée littéraire 2010 volume 1: les repérages

Ca se prépare doucement, je repère, lis les résumés des éditeurs et leurs annonces de nouveautés, je fais la moue ou je note: ça sent bon la rentrée littéraire! Alors en attendant d’avoir des lecteurs à conseiller et des piles à disposer harmonieusement sur les tables d’une librairie (traduction : en attendant mon prochain emploi dans le domaine), je fais comme si, des fois que…

Quelques titres m’ont tapé dans l’oeil, en littérature étrangère:

Le Secret de Jasper Jones, Craig SILVEY

Présenté comme le jeune prodige de la littérature australienne, il s’agit du deuxième roman (pour adultes) de Craig Silvey. Corrigan, Australie, années 1960.  Un gamin à moitié aborigène frappe à la porte d’un autre gamin, blanc. Il porte en lui un secret, trop lourd pour lui.

A paraître le 18 Août 2010. Voir la présentation de l’éditeur.

 ♥ Elle avait les yeux verts, Arnošt LUSTIG

Auteur tchèque traduit pour la première fois en français, lauréat de plusieurs prix littéraires prestigieux, Arnošt Lustig signe le portrait d’une femme choisissant la vie face à l’adversité. Survivante d’Auschwitz, elle survit aux hommes en leur offrant ce qu’ils veulent : son corps.

A paraître le 2 Septembre 2010. Voir la présentation de l’éditeur et/ou lire le début du roman.

Artères souterraines, Warren ELLIS

Premier roman de cet auteur de comics. Un détective privé à la carrière finissante se voit confié une mission folle furieuse : retrouver l’original de la Constitution des USA. Rien que ça. Une plongée dans l’Amérique postmoderne, décapant, mais allons-y!

A paraître le 26 Août 2010. Voir la présentation de l’éditeur.

*

Sans oublier le nouveau Sarah Waters (L’indésirable – The little stranger en VO, qui m’attends depuis des mois…) et le nouveau Richard Flanagan (Désirer). Bref, un charmant et désirable (ok c’était facile) programme en perspective! 

Et vous, quelles sorties attendez-vous? Qu’avez-vous repéré? Déjà lu en avant-première?  

Persephone Books

 

http://www.persephonebooks.co.uk/

Gros coup de coeur pour cette librairie/maison d’édition londonienne, spécialisée en auteurs femmes de langue anglaise du début 20ème, méconnues pour la plupart. La reliure est grise d’extérieur, et à l’intérieur, un papier au motif unique à chaque titre, rétro so british à souhait, un marque page assorti, bref, des petits bijous éditoriaux. Un MUST si vous êtes anglophile, Bloomsbury-phile, litté féminine-phile.

Cheerful weather for the wedding - Julia STRACHEY

En attendant d’aller dans la boutique lors de ma prochaine virée Outre-Manche, je me suis contentée de leur site, et n’ai pas résisté à quelques titres, dont Flush de Virginia Woolf, que je compte lire pour le challenge organisé chez Lou (une belle excuse pour lire les titres que je n’ai pas encore lu d’elle…).

Flush - Virginia WOOLF

Découverte grâce à l’Ogresse et à son billet -voir également sa série sur les librairies indépendants londoniennes – (http://logresse.blogspot.com/2010/03/la-recherche-de-librairies_21.html).

Quand il n’y en a plus, il y en a encore : pour les amatrices de litté rétro so british et de peinture, il y a même un blog, plus axé images, dans l’ambiance des livres du catalogue : http://thepersephonepost.blogspot.com/ 

Habitudes & choix de lecture, passion, et autres bouquineries

A l’occasion du week-end Blog en fête et de l’opération A vous de lire!, je me suis dit, il est temps de faire le billet sur mes habitudes et choix de lecture que je voulais écrire depuis longtemps.

© Nathalie Armand - "La lectrice", 2009

* Passion. Dès mes premiers bouquins, quand j’étais un petit bout de fille, à aujourd’hui que je bouffe un voire deux bouquins par semaine, la lecture a toujours été une affaire de passion. J’accumule, je collectionne, je donne, j’achète, j’emprunte, j’échange, ma bibliothèque bouge. Plus qu’un loisir, ça a motivé le choix de mes études, puis de mon métier.

* Habitudes de lecture: je lis dès que j’ai un moment de libre, dans le bus, chez moi, un peu partout. J’ai toujours un bouquin sur moi, je ne supporte pas d’attendre (administrations, ça vous dit quelque chose?) sans rien à feuilleter.

Je fais attention à protéger mes livres, ceux que j’emprunte, ceux que je possède, aucune différence : marque page plutôt que de corner les pages, pas de notes dans les marges (j’ai un carnet ou des feuilles volantes pour ça). J’ai ouvert ce blog pour garder une trace de mes lectures, et surtout pour échanger des points de vue, des recommandations, des découvertes.

* Choix des bouquins: j’ai des goûts hétéroclites et des moyens variés pour choisir. Je repère, je note, je flâne dans les librairies, les bibliothèques, les blogs de lecteurs/lectrices, les sites de mes éditeurs préférés.

Je suis très sensible à l’aspect du livre, à la recherche éditoriale. Le choix de la couverture est crucial, je peux repartir avec un bouquin sous le bras parce que la couverture m’a plu, que le papier était beau, qu’il était illustré, etc.

Je fonctionne aussi par thèmes, par époque: je lis essentiellement des auteurs anglophones, j’ai un faible pour les personnages barrés, l’Australie, la thématique du genre (masculin/féminin).

Lecture culte, déterminante : Orlando, Virginia WOOLF. Parmi d’autres, évidemment, mais ce texte hybride m’a profondément marquée.

Voir mon billet : https://aventuresheteroclites.wordpress.com/2010/04/11/virginia-woolf-orlando/

A vous de lire!

Published in: on 29 mai 2010 at 10 h 21 min  Comments (6)  
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Partenariat Nil Editions – L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet + quelques réflexions sur le livre à l’ère numérique

Ah là là.

Quand j’ai vu cet après-midi sur  que j’allais participer au partenariat avec Nil Editions et que j’allais recevoir L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet, par Rief LARSEN, je me suis dit : ça c’est une bonne journée. J’ai été immédiatement attirée par ce titre dans la liste des livres proposés, c’était celui là et pas un autre. C’est comme ça avec moi. Pour confirmer mon instinct, j’ai farfouillé sur le net. Les critiques (journalistes & lecteurs) étaient mitigées, comme souvent, mais quand j’ai lu que le roman était illustré, avec des notes dans les marges, etc. mon cerveau a fait tilt.

Le titre à rallonge, ça m’a fait rêver. La couverture, encore plus. Et… le comble: le site Internet consacré au roman.

http://www.tsspivet.com/

Ce qui m’a fait réfléchir sur le livre à l’ère numérique. Je trouve ça EXTRAORDINAIRE qu’un roman ait son propre site Internet. Je ne suis pas culcul-la-praline-idéaliste-indécrottable: je sais très bien que ça fait partie d’un plan de communication marketing et le lien pour acheter le bouquin est bien en évidence. Il n’empêche que ça met dans l’ambiance, ça donne envie, enfin en ce qui me concerne. La petite manivelle pour ouvrir la boîte avec le menu du site, c’est irrésistible!

J’entends encore dire que le livre n’a pas d’avenir, que je suis tarée de vouloir travailler dans ce secteur. A ce genre de commentaire, je réponds que je suis passionnée, nuance. « Oui mais les jeunes ne lisent plus, les librairies vont fermer, les bibliothèques sont désafectées, tout ça à cause d’Internet! » et j’en passe. Quoi Internet?! On lit, on achète, on emprunte, on prète, on swap, on commente, on aime, on déteste, mais on lit. La lecture, le marché du livre a évolué, et les modes de consommation avec. Mais on lit toujours.

La lecture n’est pas un loisir pour asocial/e (pas de discriminations), on est plus tout/e seul/e dans son coin avec un bouquin sur les genoux.

On est en 2010 et un roman a son propre site Internet. Intéractif, à l’image du livre à l’ère numérique.

Published in: on 30 mars 2010 at 17 h 59 min  Comments (9)  
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