Michel FABER – The Crimson Petal and the white

Michel FABER: The Crimson Petal and the White (2002)

traduction française : La rose pourpre et le lys (2005)

En gros: Londres, 1875. Sugar est une jeune prostituée de 17 ans, elle travaille dans un bordel miteux. Elle est d’une beauté étrange, ses cheveux sont longs et bouclés, sa silhouette anguleuse et son intelligence lui ont apporté une sorte de célébrité. Elle fait tout ce que les autres refusent, on la demande. Elle consacre son temps libre à l’écriture de ses mémoires, entreprise idéaliste, pour dire la vérité, la cruauté des hommes, ses clients, son histoire. Un riche parfumeur, William Rackham, marié et père de famille, héritier d’un empire prospère, tombe sous son charme. Elle devient sa maîtresse, il l’entretient, et progressivement, se fait envahir chez lui…

Comment je l’ai eu entre les mains: c’était la fin de mon abonnement France Loisirs, et il fallait que j’achète quelque chose pour enfin être débarrassée de ce truc. Le résumé parlait de dix-neuvième, d’une prostituée qui écrit, il ne m’en a pas fallu plus. J’ai acheté la traduction, et la version anglaise ailleurs pour pouvoir comparer.

Le souvenir que ça m’a laissé: je l’ai lu en 2009, gros souvenir de lecture. J’ai mis des mois à le finir, faute de temps à y consacrer et à la longueur du texte. 835 pages en anglais, écrit tout petit, c’était un marathon.

Le style : Michel Faber a repris le code victorien d’appostropher le lecteur, de venir le chercher par la main, technique très efficace, on se sent concerné, on a une place dans l’histoire.

Je le recommande: aux amateurs/trices de pavés, ceux parmi vous qui aiment vivre avec les personnages pendant des jours, des semaines, et plus si affinités. 

Ca m’a fait penser à : rien de ce que j’ai pu lire auparavant, même si j’ai beaucoup lu sur le 19ème. Compliment donc.

Juste pour faire ma chiante: Certains passages descriptifs sont un peu longs (en même temps, c’est inévitable vu le pavé), l’intrigue met un peu de temps à s’installer et la femme de William Rackham est très cliché, victorienne malade et faible. Mais cliché jubilatoire, l’auteur a du s’arracher les cheveux à écrire ce roman et le résultat est à la hauteur du travail fourni.

♦ Si vous avez la possibilité de le lire en VO, franchement, faites le. La traduction française est décevante, je l’ai comparée du début à la fin, et j’ai failli m’arracher les cheveux. Il y a des passages manquants, des phrases coupées, etc. L’ambiance est 10 fois plus palpable dans la version anglaise. Le style de Faber est assez subtil et ça doit être un véritable challenge à traduire, mais bref : si vous voulez vivre l’expérience à fond, je vous conseille vivement la VO.

***

Voir l’article sur Les contes de la rose pourpre, du même auteur : https://aventuresheteroclites.wordpress.com/2010/04/03/michel-faber-contes-de-la-rose-pourpre/

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3 commentairesLaisser un commentaire

  1. J’avais été très tentée par la lecture de ce livre à sa sortie, ton article me redonne envie. 🙂

  2. Billet enthousiaste toi aussi!! Je l’avais acheté il y a fort longtemps, et je ne m’y étais jamais attaquée au vu du poids de la bête. Je ne regrette pas de l’avoir emmené en vacances. Pour le reste, je te rejoins. Je ne l’ai lu qu’en VO. Et ce que tu me dis de la VO me rappelle un peu la découverte d’une amie sur une édition du livre de Jane Austen, Orgueil et Préjugés. Il manquait des passages entiers…!! vraiment rageant, et qui plus scandaleux vis à vis de l’auteur…!

    • Merci d’être passée sur mon blog!
      J’aimerais beaucoup me lancer dans la traduction littéraire en freelance (en indépendant) mais je n’ai pas encore la qualification pour le faire. Mais je m’exerce beaucoup en comparant la VO à la VF sur certains ouvrages, du début à la fin comme pour celui-là, c’est très instructif. Parfois il y a des jeux de mots par exemple qui n’ont aucun équivalent en français, c’est intraduisible, d’accord. Mais une petite note en bas de page pour le signaler n’a jamais tué personne, c’est plus respectueux de l’auteur que la suppression nette comme certains traducteurs font.


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